Il est traditionnellement admis que réduire la consommation de sel est utile non seulement chez les patients hypertendus ou insuffisants cardiaques, mais également dans la population générale en diminuant l’incidence des maladies cardio-vasculaires. La recommandation de réduire la consommation de sel dans la population générale repose principalement sur des études épidémiologiques et sur l’extrapolation des effets favorables observés chez les patients hypertendus ou insuffisants cardiaques.
Des investigateurs belges ont publié récemment une étude sur l’influence de la consommation de sel (mesurée à partir de l’excrétion urinaire de sel sur 24 heures) sur la pression artérielle et sur la morbidité et mortalité cardio-vasculaires chez des personnes sans antécédents de maladies cardio-vasculaires [JAMA 2011;305:1777-85]. Sur base des résultats de leur étude, les auteurs mettent en doute, dans leur conclusion, l’utilité de réduire la consommation de sel dans la population générale.
Cette étude présentant un certain nombre de limites (entre autres l’âge relativement jeune de la cohorte étudiée), elle ne suffit toutefois pas à modifier la recommandation de réduire la consommation de sel dans la population générale. C’est également la conclusion d’un éditorial paru dans The Lancet [2011;377:1626-7] et d’une discussion de l’étude sur le site Web www.theheart.org/article/1220043.do. Des études ultérieures sont nécessaires.