: médicament soumis à une surveillance particulière et pour lequel la notification d’effets indésirables au Centre Belge de Pharmacovigilance est encouragée.

 

–  La spécialité Stribild®(chapitre 11.4.3.6.) est une association d’antirétroviraux de différentes classes contre le VIH: l’elvitégravir (un inhibiteur d’intégrase), l’emtricitabine et le ténofovir (deux inhibiteurs de la transcriptase inverse), et de cobicistat (un inhibiteur des CYP3A) ajouté pour augmenter la biodisponibilité de l’elvitégravir. Il ne s’agit pas d’une association classique, et il n’est pas prouvé que cette nouvelle association apporte une plus-value par rapport aux autres associations d’antirétroviraux ni en termes d’efficacité, ni en termes d’effets indésirables. Les effets indésirables et les interactions sont ceux des différents constituants auxquels s’ajoutent des troubles musculosquelettiques et une toxicité rénale. Etant donné l’absence de données à long terme, l’expérience limitée et le coût très élevé de cette association, ce n’est pas un médicament de premier choix. [1][2]

–  Le ruxolitinib (Jakavi®; chapitre 13.7.) est un inhibiteur de protéines kinases (janus kinases) proposé dans le traitement de la splénomégalie et d’autres symptômes liés à la myélofibrose. Dans les études cliniques, un effet favorable a été observé sur le volume de la rate, mais le lien entre cette réduction de volume et l’amélioration des symptômes est incertain, et il n’est pas prouvé que ce médicament apporte une plus-value par rapport au traitement symptomatique traditionnel en termes d’évolution de la maladie et de durée de survie. Le ruxolitinib expose à des effets indésirables hématologiques et neurologiques. Il s’agit d’un médicament orphelin. [3][4]

– Une association de clindamycine et de trétinoïne à usage topique (Treclinax®; chapitre 15.5.6.) est proposée pour le traitement de l’acné avec présence de comédons. Les effets indésirables sont ceux des constituants ; il s’agit surtout de réactions cutanées. Bien que sa résorption soit faible, la trétinoïne est tératogène, et il est déconseillé d’utiliser ou de manipuler la trétinoïne pendant le premier trimestre de la grossesse. Une contraception est dès lors recommandée chez les femmes en âge de procréer. En ce qui concerne le traitement de l’acné, voir Folia de juillet 2005.

– Une association d’aciclovir et d’hydrocortisone à usage topique (Zovirax Duo®, chapitre 15.1.4.) est proposée pour le traitement symptomatique des poussées d’herpès labial. Il n’est pas prouvé que cette association soit plus efficace que l’aciclovir seul, dont l’effet est d’ailleurs très limité [voir Folia de septembre 2008]. Il convient de tenir compte des effets indésirables des deux constituants. Quelle que soit la voie d’administration, les corticoïdes exposent à un risque d’aggravation de certaines infections virales  et à des surinfections.[5]

–  La spécialité Buscopan Compositum® (chapitre 8.2.5.), à base de métamizole et de butylhyoscine bromure,  est retirée du marché. L’utilisation de cette association dans les coliques biliaires et néphrétiques n’était pas justifiée en raison de son rapport bénéfice/risque défavorable [voir Folia de novembre 2003].

– La spécialité Dolantine® (chapitre 8.3.1.) est retirée du marché, et il n’existe plus de spécialité à base de péthidine, un analgésique morphinique.



[1]La Revue Prescrire2013; 33:408-11

[2]Pharma Selecta2013; 29:61-4

[3]La Revue Prescrire2013; 33:13-6

[4]Australian Prescriber2013; 36: 217-8

[5]La Revue Prescrire2011 ; 31 :414-6